Dimanche 29 mars, à la pousada d’Ilha Grande
Samedi, alors que nous longions la Grand rue d’Ilha Grande, nous sommes tombées par hasard sur un prospectus collé sur une lanchonete (petit restaurant brésilien) : deux projections prévues le soir même dans l’école de l’île !
Le temps de retourner à l’auberge prendre notre appareil photo et notre carnet de notes, et nous voici en chemin vers l’école Brigadeiro. Là, un écran, une petite centaine de chaises, tout était prêt dans le patio pour les 2 séances du soir. La première à 18h30 destinée aux enfants, la seconde à 21h pour les “adolescents et adultes”.
A 18h30 la salle était pleine, la conversation battait son plein, jusqu’à ce que la lumière s’éteigne, et que le silence s’installe. Les yeux fixés sur l’écran illuminé, les enfants ont regardé les différents courts métrages, chacun applaudi avec plus ou moins d’enthousiasme. Les enfants semblaient finalement décrocher vers la fin de la projection, nous en avons suivi certains qui s’amusaient à créer des chorégraphies à la sortie de l’école. Mais le succès était là, la salle était remplie, et les enfants contents de se retrouver ! Un avant-goût de leurs prochaines sorties du samedi soir…
Cette séance inattendue nous a vraiment plu, et nous en avons profité pour prendre rendez-vous avec l’organisatrice, Claudia Schuch, pour le lendemain.
Dimanche, nous avons retrouvé Claudia à la plage (normal!), et elle nous a expliqué mi en français mi en portugais, comment elle a créé son association : Ecocine, et comment celle-ci fonctionne. Elle est à l’initiative de ce projet, au départ aidée par une ONG, et elle mène à présent Ecocine quasiment seule. Après avoir déposé de nombreux dossiers au Ministère de la Culture, elle a réussi à obtenir que le matériel de projection lui soit prêté. L’action de Claudia n’est pas isolée, et grâce à la ligne d’action du nouveau ministère de la culture (Gilberto Gil), une centaine d’associations au Brésil ont bénéficié de la même aide.
En ce qui concerne la programmation, Claudia a accès à un catalogue de films grâce à une ONG qui travaille avec ce même ministère : Programadora Brasil, et qui lui envoie les DVD qu’elle choisit sur leur site internet.
Si le concept fonctionne très bien avec les enfants, il marche un peu moins bien avec les adultes. En effet les films proposés au catalogue ne sont pas les films dont on parle à la télévision brésilienne, et Claudia a encore du mal à attirer ce public à ses projections, mais grâce à sa persévérance, nous ne doutons pas qu’elle saura y arriver.
En tout cas une chose est sûre, même sur les plages paradisiaques d’Ilha Grande, le cinéma nous a rattrapé !