Japon

20 août 2009 par tous

Les salles de cinéma du Japon


Le Japon compte 3359 écrans en 2008, dont la moitié dans la région du Kanto, qui regroupe les 7 préfectures autour de Tokyo. Depuis les années 90, les multiplexes connaissent un boom, et ils représentent aujourd’hui 80% des écrans japonais. Les trois grandes chaînes de multiplexes appartiennent aux trois grands studios japonais : Toho, Shochiku et Toei.


Autrefois, chacun de ces trois studios pratiquait le block booking, et ils ne distribuaient et n’exploitaient que les films qu’ils avaient produits. Autre grande particularité des salles japonaises, elles montraient souvent soit uniquement du cinéma national, soit uniquement du cinéma étranger. Avec l’émergence des multiplexes et surtout la baisse d’intérêt du public pour le cinéma étranger, cette dichotomie tend à s’effacer aujourd’hui. Ainsi en 1991, 40% des écrans ne diffusaient que des films étrangers, 32% que des films japonais, et seuls 28% diffusaient les deux, alors qu’en 2008, plus de 92% des écrans ont une programmation mixte.


L’évolution des goûts du public japonais n’est pas étrangère à ce nouveau type de programmation. En effet, depuis quelques années, les films japonais connaissent un succès croissant, au détriment des films étrangers. Ainsi, en 2002, ils n’attiraient que 27% du public, contre 53% en 2006. Pour autant le public en salles n’a pas augmenté, il y a juste eu un transfert vers les films nationaux. Depuis 2005, plus de 400 films japonais sortent en salles chaque année, et ils représentent une part croissante de la programmation d’année en année, avec un tournant majeur en 2006, où la part de films étrangers a été, pour la première fois, inférieure à celle des films japonais.
En 2008, sur les 418 films japonais sortis en salles, 18% d’entre eux se sont partagés 84% des recettes, tous produits par les trois majors japonaises. Les films indépendants japonais, bien que très nombreux, marchent très peu au Japon. En effet, les genres à la mode en ce moment sont les mangas et les remakes de séries télé, très populaires auprès des jeunes. Les jeunes japonais considèrent le cinéma comme un divertissement et se désintéressent de plus en plus des films étrangers, notamment à cause de la « contrainte » de lire des sous-titres.
Néanmoins, parmi les films étrangers qui percent sur le marché japonais, le cinéma français n’a pas à rougir de ses performances, puisqu’il est le deuxième exportateur, derrière les Etats-Unis.


En ce qui concerne le numérique, le Japon suit le même chemin que l’Europe et le développe petit à petit. La 3D connaît un assez grand succès, et on a même entendu parler de télé en 3D …


Pour conclure, quelques infos plus pratiques sur les salles :


De manière générale, le cinéma reste un loisir cher au Japon. Une place vaut 1.800 yen (soit 13,70€), mais grâce aux diverses réductions mises en place depuis quelques années (étudiants, retraités, prévente, lady’s day …), le tarif moyen tourne plus autour de 1.200 yen (soit 9,10€). Cependant, certains cinémas de luxe n’hésitent pas à vendre des places à 30.000 yen (soit 227,50€) … et a contrario, d’autres salles plus familiales proposent deux films à la suite, en seconde exclusivité, pour 1.000 yen (soit 7,50€).


Au Japon, les films sortent en salles le samedi. La première séance, vers 11h, connaît ainsi, un certain succès le week end. La dernière séance est en général vers 20h car les japonais n’ont pas l’habitude d’aller au cinéma le soir. Mais certains multiplexes tentent aujourd’hui d’inverser la tendance en proposant des séances plus tardives, parfois même jusqu’à 2h du matin.



Vous retrouverez plus d’infos sur le blog sur les salles suivantes :

Le Kyoto Cinema : pour lire l’article publié sur le site d’Europa Cinemas - pour voir les photos
Les grands multiplexes tokyoïtes, en photos ici
Les institutions du cinéma de Tokyo, en photos ici
Les nombreux cinémas du quartier de Shibuya, en photos ici et ici
Le Cinéma Hermès, en photos ici
Deux salles anciennes de Tokyo, en photos ici

Ainsi qu’un article sur l’importance du marché des produits dérivés au Japon.

Un grand merci à Unifrance, Valerie-Anne Christen et surtout Anne Blanes, à l Institut Franco-Japonais de Tokyo, et surtout à Abi Sakamoto, et à Takashi Nishimura et Silvana Petkovic d Unijapan

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Dernière mise-à-jour : 21 mars 2009