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21 mars 2009 par elsa

A la découverte de São Paulo

Samedi 21 mars, O de Casa, Sao Paulo
Voilà maintenant une semaine que nous sommes arrivées et déjà notre auberge a un goût de deuxième maison. Cela tombe bien parce que cette après-midi, il pleut des cordes (oui, ça devient récurrent …) et pas la peine d’essayer de mettre le nez dehors.

On en profite pour sympathiser avec les gens de l’auberge, échange de nos premières impressions sur Sao Paulo…

 

Bizarrement, je m’aperçois alors que je n’ai pas d’impression globale sur la ville, mais plus des coups de cœur pour des endroits bien précis. En fait, Sao Paulo ne ressemble pas vraiment à une ville comme on a l’habitude d’en voir. Difficile par exemple d’identifier où se trouve le centre ville, parmi les différents quartiers d’affaires, et l’enchaînement de zones résidentielles, reliées par des routes aux allures de périphérique. Sao Paulo et ses embouteillages records, Sao Paulo et son architecture disparate … Un Brésil bien différent de celui qu’on imagine, mais auquel on s’attache aussi. Peut-être grâce au sens de l’accueil des Paolistas peut-être aussi parce qu’on pressent qu’il y aura toujours quelque chose de nouveau à découvrir dans cette ville quel que soit le temps qu’on y reste.

 

Pour nous, petites touristes, les découvertes ont été nombreuses.

Il y a eu,bien sûr, les sites incontournables : la Paulista, le MASP, le Parque Iberapuera (sorte de Central Park à la Brésilienne, qui abrite pas mal de musées dont le musée afro-brésilien, où nous étions hier), le quartier de Vila Madalena pour sortir le soir (déjà trois soirs de suite pour nous, entre les bars Samba et les restau typiques brésiliens) et le tout nouveau Musée du Foot, construit sous le stade des Corinthians, à la scénographie impressionnante, où nous avons passé une matinée entière !

Autre découverte qui vaut le coup d’être racontée ici : les restaurants brésiliens. Non pas tant pour la nourriture en tant que telle (bien qu’elle soit plutôt bonne, mais je ne me sens pas assez gastronome pour disserter là-dessus), mais pour leurs concepts. Kilo, Rodisio, Chorasco … Les restaurants brésiliens ne lésinent pas sur la quantité et les plats sont souvent servis pour être partagés. Les kilos sont une sorte de self-service, où l’on paie sa nourriture au poids. Les Rodisio sont des restaurants où l’on mange à volonté. Il en existe pour toutes sortes de plats. Les plus connus sont spécialisés dans la viande. De notre côté, on a testé un rodisio japonais, et on attend avec impatience un rodisio de pizza qu’on nous a chaudement conseillé à Rio ! Les Chorasco, enfin, sont une sorte de barbecue, ou pour faire simple, une pierrade améliorée … Mais trêve de discussion gourmande (écrire cet article me donne faim !), et venons-en au sujet qui nous occupe : la découverte des cinémas de Sao Paulo.

 

Jeudi, nous avons eu nos deux premiers rendez-vous. Nous avons d’abord rencontré Gilson Packer, l’exploitant du CineSESC. Les SESC sont des institutions culturelles brésiliennes, construites au départ sur le modèle des MJC françaises. Elles ont un statut privé, mais sont financées grâce à une taxe sur les commerces des zones où elles sont implantées. La plupart sont des scènes pluridisciplinaires (musique, danse, théâtre, projection cinématographique …), mais aussi des centres sociaux. Le CineSESC est le SESC de Sao Paulo spécialisé dans le cinéma (comme son nom l’indique …). Son statut lui permet d’avoir une programmation détachée des contraintes commerciales (à l’affiche cette semaine : un cycle Fellini et Pasolini, les Témoins de Téchiné, et Rumba). De plus, ce cinéma se distingue également par son espace collectif, qui est un véritable lieu de vie et qui accueille des expositions en rapport avec les cycles au programme. Nous avons eu la chance de pouvoir parler avec Gilson pendant plus d’une heure, et de pouvoir visiter intégralement les locaux du CineSESC, dont vous pouvez voir les photos ici.

Nous avons ensuite rejoint Laure Baqué, l’exploitante de la Reserva Cultural, 1er cinéma indépendant de la Paulista, à 15 minutes à pied du CineSESC. La Reserva (comme les gens l’appellent ici) est un jeune cinéma (construit au début des années 2000), intégralement équipé en numérique, et qui sous plusieurs aspects rappelle nos salles françaises, notamment au niveau de la programmation. Mais tout comme le CineSESC, la Reserva est d’abord un lieu de vie, avec en son sein un café, un restaurant et une librairie. La Reserva se distingue des autres cinémas du quartier par sa programmation, mais aussi par son mode de financement. En effet, au Brésil, la culture est très peu subventionnée, et la plupart des cinémas sont sponsorisés par des entreprises privées (du secteur bancaire notamment), qui leur donne leur nom (par exemple : cinéma HSBC-Belas Artes ou l’espace Unibanco). Laure Baqué et Jean-Thomas Bernardini, les 2 fondateurs de la Reserva, oeuvrent quant à eux pour conserver leur indépendance financière. Nous consacrerons bientôt un article entier à la Reserva. En attendant vous pouvez voir des photos de ce cinéma ici.

Ce matin, nous avons eu notre troisième rendez-vous, avec Irène Nagashima, la fondatrice de l’association CineMaterna, que nous avions rencontrée mardi dernier, par hasard, avant l’une des séances qu’elle organise pour les mamans qui souhaitent continuer à aller au cinéma avec leurs bébés. Ces séances spéciales qui n’existaient jusqu’à présent qu’à Sao Paulo, vont être mises en place dans des cinémas de Rio dès le mois d’avril. La séance de lancement aura lieu le jeudi 2 avril, et grâce à l’aide d’Irène, nous pourrons y assister. Rendez-vous est donc pris en avril pour en savoir plus sur ces séances toutes en douceur !

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Dernière mise-à-jour : 21 mars 2009