Chacun son cinéma
PhotosDeux salles historiques de Tokyo
Les salles de cinéma de Colombie
La Colombie compte près de 600 écrans, répartis dans 182 complexes. Quatre chaînes de multiplexes totalisent 70% de ces écrans et attirent 86% des spectateurs colombiens. Sur ces quatre chaînes, 3 sont colombiennes, Cine Colombia, Procinal et Royal Films, et une est américaine, Cinemark. Cine Colombia est le leader incontestable du marché, avec à lui seul 34% des écrans colombiens et 56% des parts de marché. Ce réseau, vieux de 80 ans, a une programmation majoritairement commerciale, mais développe depuis quelques années des salles art & essai, dans les quartiers chics de Bogota.
Quatre villes de Colombie se partagent à elles seules plus des deux tiers des salles de cinéma, avec 40% des salles à Bogota, 12% à Medellin, suivie de près par Cali (10%) et Barranquilla (6%). Le dernier tiers se répartit au sein de 39 municipios. Sachant que la Colombie compte 1102 municipios, seuls 4% d’entre eux sont donc équipés en salles de cinéma.
La salle colombienne a pour particularité de proposer aux spectateurs deux types de fauteuils : les fauteuils préférentiels, plus spacieux et généralement en fond de salle, et les fauteuils basiques. Cette différence de confort (toute relative …) induit bien sûr une différence de prix (qui l’est moins …). Les tarifs en Colombie sont d’ailleurs très variables, en fonction notamment de la localisation de la salle, du confort et de la programmation. Ils s’échelonnent, rien qu’à Bogota, de 5.000 (1,76€) à 17.500 pesos (6,20€). Les salles d’art & essai ne sont d’ailleurs pas en reste face à ce phénomène de salles de luxe, pour viser un public à haut niveau culturel mais aussi (surtout ?) social. L’alternative : les nombreux ciné-clubs très actifs en Colombie, notamment dans les centres culturels, les musées et les universités.
En Colombie, les films sortent en salles le vendredi. Si les films américains restent les plus prisés, le cinéma colombien est en pleine expansion et attire de plus en plus de spectateurs. Ainsi, au début des années 2000, moins de 5% des spectateurs allaient voir des films colombiens, contre 14% aujourd’hui.
Sûrement faut-il relier cette renaissance du cinéma colombien au développement de la politique culturelle en faveur du cinéma. En effet, depuis 2003 s’applique la loi 814, dite la loi du cinéma, qui permet d’aider grands nombres de projets cinématographiques (plus de 3500 depuis 2003) et d’encourager les investissements dans le cinéma, grâce notamment à des déductions d’impôts. Un article original de cette loi : l’exploitation en salles de courts-métrages colombiens pendant l’avant-séance, en échange d’une déduction d’impôt pour l’exploitant.
Vous retrouverez plus d’infos sur le blog, sur les salles suivantes :
La diversité des salles art & essai de Bogota, en photos ici
Le réseau de multiplexes Cine Colombia : pour lire l’article - pour voir les photos
Les anciennes salles du centre historique de Bogota, en photos ici
Les salles alternatives de Medellin, en photos ici
Le cinéma de luxe, Cinema Paraiso : pour lire l’article publié sur le site d’Europa Cinemas
Un grand merci à Annouchka de Andrade, Gilma Rubio, David Melo et ses collaborateurs pour leurs précieuses informations